Nous lui avons alors annoncé une bonne nouvelle : La naissance d’un garçon, doux de caractère. Lorsqu’il fut en âge d’accompagner son père, Celui-ci dit : « Ô mon fils ! Je me suis vu moi-même en songe, Et je t’immolais ; qu’en penses-tu ? » Il dit : « Ô mon père ! Fais ce qui t’est ordonné. Tu me trouveras patient, Si Dieu le veut ! » Après que tous deux se furent soumis, Et qu’Abraham eut jeté son fils, le front à terre, Nous lui criâmes : « Ô Abraham ! Tu as cru en cette vision et tu l’as réalisée ; C’est ainsi que nous récompensons ceux qui font le bien : Voilà l’épreuve concluante. » Nous avons racheté son fils par un sacrifice solennel. Nous avons perpétué son souvenir dans la postérité : « Paix sur Abraham ! » Coran 37, 101-109
La fête du sacrifice a lieu le dixième jour du mois sacré Dhul-hidjja (dernier mois du calendrier lunaire musulman). Cette fête célèbre la mémoire d’Abraham, que le Salut soit sur lui, et marque la fin de la période du pèlerinage à la Mecque. Elle retrace le sacrifice que Dieu a demandé à celui, qui en plus du rang de prophète est appelé “Ibrahim Al Khalil” l’ami de Dieu.
Abraham, paix sur lui, eu son fils Ismaël , paix sur lui, avec son épouse Hajar (Agar) tardivement. Le prophète était assez avancé dans l’âge lorsqu’il eût Ismaël. Un message de Dieu le mis dans une épreuve des plus difficiles qui soit : sacrifier son fils unique. C’est plus que se sacrifier soi même. Donner ce qui lui est le plus cher au monde sachant qu’il a attendu très longtemps avant de voir accomplir la promesse que Dieu lui avait faite : « avoir une descendance ». En prenant conscience que cette vision était un message d’Allah, Abraham raconta le songe à son fils et tous deux se mirent en exécution de l’injonction divine.
Il faut voir dans cet acte une soumission absolue au divin. Le fait de donner de soi et d’effacer ses désirs et passions pour agir uniquement pour la face de Dieu. C’est une expression de l’Amour dans son excellence.
Dieu dit dans le Coran : « jamais ne parviendra à Dieu leur viande ni leur sang, mais ce qui Lui parvient de votre part c’est la piété »[1]
Abraham, alayhi salam, a été récompensé par son geste d’abnégation de soi et a eu, comme promis par Allah par la suite Isaac, paix sur lui, et une immense descendance ( les arabes et les hébreux ). En effet, Abraham signifie «père d’une multitude».
Au mont Moriah, actuellement esplanade des Mosquées, s’élève la Coupole du Rocher qui, selon certains commentateurs, s’élèverait à l’endroit où Abraham Al Khalil prépara l’autel du sacrifice. Cependant, ce sanctuaire érigé en 691 par le calife omeyyade Abd al-Malik et la mosquée al-Aqsa qui lui fait face commémorent surtout le voyage nocturne où ce qu’on appelle l’ascension spirituelle durant laquelle notre prophète, que le salut et la paix soit sur lui, arriva à l’endroit qu’aucun être ne pût franchir, pas même l’Archange Gabriel. Il était arrivé à la proximité du créateur :
« Puis il se rapprocha et descendit encore plus bas, et fut à deux portées d’arc, ou plus près encore.»[2]
L’endroit où eu lieu l’événement du sacrifice symbolise par conséquent la quête du divin.
Après La Mecque et Médine, la Coupole du Rocher est le troisième lieu saint.
Il faut voir dans cette fête un rappel de ce qui est le plus important dans notre vie :
Aspirer à Allah et cheminer vers lui en s’abandonnant à sa confiance dans l’abnégation et le don de soi.
Notes
[1] Sourate 22, verset : 37.
[2] Sourate 53, verset : 8,9.