Sujûdu As-sahwi signifie la prosternation en cas de distraction / inattention dans la prière : oubli ou rajout de Sunan. Il est fait pour réparer la prière et éviter de la refaire. Cela a été fait par le Prophète (paix et salut sur lui) quand il fit une prière du Zuhr(ou ‘Asr) et il salua (le salut final) au bout de la deuxième Rak’at alors qu’il fallait faire quatre Rak’at, alors, un certain compagnon qui s’appelait « dhu al-yadayn » lui fit la remarque : « O Prophète d’Allah, c’est la prière qui a été réduite ou est ce que tu as oublié ? ». Le prophète répondit: ni l’un, ni l’autre.Après vérification (en demandant aux gens si Dhu al-yadayn avait raison), il se releva puis continua alors les deux Rak’at qui manquaient, puis après avoir fait le tashahhud et le salut final, il se prosterna deux fois [prosternation réparatrice]. (Voir le détail du Hadîth dans Al-muwattaa de l’Imâm Mâlik (entre autre) : livre 3 (des prières), chapitre XV Hadîths 210, 211 et 212.) C’est ce qu’on appelle la réparation de la prière ou sujûd as-sahw : prosternations de réparation en cas d’oubli ou de rajout dans la prière(les piliers de la prière doivent obligatoirement être faite sinon cela invalide la prière voir le schéma ci-dessous). Dans ce cas précis le Prophète (paix et salut sur lui) avait ajouté le salut final au milieu de sa prière et la parole avec « Dhu al-yadayn » et avec les gens involontairement. Donc pour réparer, il a fait les deux prosternations après le salut final: on va voir tout cela en détail dans ce qui suit. La réparation de la prière est de ce fait une Sunna.
Différents cas de réparation:
Il y a deux sortes de réparation: Une réparation à cause de l’oubli (dit « Sujud al-qabli »). Une réparation à cause de l’ajout (dit « Sujud al-ba’dî »)
Comment faire le « sujûd Al-qablî »?
Après le tashahhud final, on ne fait pas tout de suite le salâm (salut final), on se prosterne une fois(en faisant le takbîr), on s’assoit(en faisant le takbîr), puis on se prosterne une deuxième fois(en faisant le takbîr) puis on s’assoit(en faisant le takbîr) pour faire le tashahhud et enfin on fait le salut final.
Comment faire le « sujûd al-ba’dî »?
Tout simplement c’est comme le « Sujûd al-qablî », mais il est fait après le salut final: après le salut final, on se prosterne une fois(en faisant le takbîr), puis on s’assoit( en faisant le takbîr), puis on se prosterne une deuxième fois(en faisant le takbîr), puis on s’assois(en faisant le takbîr) et on fait le tashahhud, enfin on fait le salut final.
Attention :
A la différence du « Sujûd al-qablî », le « Sujûd al-ba’dî » exige une intention (niyya) obligatoirement.
De façon synthétique: on énumère de façon exhaustive les sunna qui impliquent la réparation: *l’oubli de lecture de la Sourate (verset) après la Fatiha (pour l’une des deux premières Rak’at de la prière canonique),
*le non respect de la voix haute ou la voix basse (selon les cas et selon les détails précisés dans le schéma ci-dessous),
*l’oubli de deux « Allahu Akbar « ou plus (sauf l’oublie de takbirat al-ihrâm qui lui, annule la prière),
*l’oubli de deux « Sami’a llahu liman hamidahu » ou plus,
*l’oublie du premier Tashahhud,
*l’oubli de la position assise pour ce Tashahhud,
*l’oubli du deuxième Tashahhud.
Schéma explicatif qui résume tous les cas de réparation de la prière (sujud as-sahw):
Cliquez dessus pour zoomer.
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Complément: cas du doute:
Le doute normal:
Si on n’est pas sûr du nombre de rak’at accompli ou si on n’est pas sûr d’avoir accompli un pilier, on se base sur le moins disant et sur ce qui est sûr, (on refait donc le pilier qu’on croit manquant), et on fait après la fin de la prière : le « sujûd al-ba’dî ».
Par exemple : on ne se sait plus si on a fait une ou deux Rak’at : on considère qu’on a fait seulement une Rak’at, on continue la prière normalement et enfin après le salut final, on fait : le « sujûd al-ba’dî ».
Si la personne doute pendant la 3éme rak’at (après son rukû’) qu’il avait oublié un pilier de la première Rak’at :
Cette première Rak’at sera nulle et la deuxième Rak’at sera la première et la troisième sera deuxième…Enfin : il fera dans ce cas le sujûd al-qablî avant le salâm, car dans ce cas il aura lu dans sa deuxième rak’at qu’avec la Fâtiha sans la Sourate et aura ajouter une Rak’at inutile (celle où il y avait l’oubli qu’il avait rendu nulle) : il aura donc accumulé oubli et ajout c’est pour cela qu’il fera le sujûd al-qablî.
Le waswâs (doute maladif,insufflations continues du Diable) :
Dans le livre Ad-durr ath-thamîn : Sharh du matn d’Ibn ‘Ashir de Mayyâra al-mâlikî:
l’auteur dit:
Quand à celui qui est atteint par le waswâs (doute maladif,insufflations du Diable): son doute n’est pas à considérer du tout (شكه كالعدم): par exemple s’il a un doute maladif sur le nombre de rak’at accomplies :par exemple: s’il doute est ce qu’il a fait 3 ou 4 Rak’at : il considére qu’il a bien fait 4 rak’at (إرغاما للشيطان). Ceci pour s’opposer aux insufflations du Diable. Et il fera à la fin de la prière le sujûd al-ba’adî (les deux prosternations réparatrices aprés le salâm:السجود البعدي).
Le qâdî ‘Abdel-Wahhâb dit:
est considéré comme atteint de waswâs celui (ou celle) qui est atteint par cela pendant chaque prière; ou une ou deux fois dans le même jour . Quand à celui (ou cellle) à qui cela n’arrive qu’après un jour ou deux ce n’est pas du waswâs (c’est un doute normal).
Le Dhikr est le meilleur moyen de chasser le waswâs.