Le Hadj dans le détail

1. Se laver (lotion) pour le « Ihrâm » « état de sacralisation » en frottant, enlevant les impuretés, coupant les ongles…(Après la sacralisation il n’est plus possible de se couper les ongles ni d’enlever les saletés du corps (sauf pour les mains mais en n’utilisant pas de substance aromatique ni parfumée) ni de toucher les femmes, ni les parfums, ni se couper les cheveux…)

2. Faire une prière de deux Rak‘ats (après son Ghusl et avant l’Ihrâm)il s’agit là d’une Sunna : on lit dans la première avec « Qul yâ ayyuha alkâfirûn.. »(Sourate 109) et dans la seconde avec « Qul huwa Allahu Ahad.. »(Sourate 112).

3. Se mettre en état de sacralisation en s’habillant de draps appropriés…La blancheur des habits étant préférable.

4. S’accompagner d’une bête qui va être sacrifiée par la suite (pour l’‘Id) (pour le Qirân ou le Tamattu’) (de nos jours les pèlerins achètent un ticket dans un guichet, la bête est sacrifiée pour eux).

5. L’intention avec « Al-Ifrâd » de préférence, c’est-à-dire l’intention d’accomplir le pèlerinage (Hadj) uniquement: est préférable pour nous malékites.

6. La Talbiya : sa formule à réciter est « Labbayka Allahumma Labbayk, Labbayka Lâsharîka Laka Labbayk, Inna Al-hamda wa nni‘mata laka wa lmulk, lâ sharîka lak » autant de fois qu’il change de position (debout, en marchant, s’il monte sur sa monture…) jusqu’à ce qu’il arrive aux premières maisons de la Mecque.

7. Il s’accompagne de sacrifice (hady) : si il compte faire le « Tamattu‘ » ou le « qirân » : (de nos jours les pèlerins achètent des tickets équivalents dans un guichet, les bêtes sont sacrifiées pour eux).

8. Il se lave une deuxième fois en versant de l’eau et en passant sa main sans frotter : pour rentrer à la Mecque afin d’effectuer la circumambulation « At-tawâf » : sept tours autour de la Ka‘ba. (Il est préférable de renter à la Mecque en marchant par respect à ce lieu saint).

9. Il rentre à la Mecque par la porte « Kadâ At-thaniyya » et descend vers « Al Abtah » et le cimetière. 10. Il entre à la mosquée sacrée par la porte « as-salâm » : porte de la paix, elle s’appelle aussi la porte « Banî shayba » sans faire de prières.

11. La circumambulation « Tawâf Al-qudûm » (sept tours autour de la Ka‘ba dans le sens contraire des aiguilles d’une montre) il est parmi les devoirs du Hadj. Ainsi, pour chaque tour : En passant devant la pierre noire, il dit « ALLAHU AKBAR » en l’embrassant s’il peut, sinon il la touche avec sa main (si cela est possible) et touche avec cette main sa bouche et dit « ALLAHU AKBAR » (au premier tour ceci est Sunna (s’il en a la possibilité), après c’est seulement préférable) ; En passant par Ar-rukn al-yamânî lors du premier cycle (tour) de circumambulations, il le touche par la main, puis porte celle-ci à la bouche sans l’embrasser et dit « ALLAHU AKBAR » (au premier tour ceci est Sunna (s’il en a la possibilité), après c’est seulement préférable : mandûb)

12. Il marche plus vite « Yarmilu »(cette précipitation est préférable pour les hommes seulement) pendant les trois premiers tours et marche normalement pendant les quatre autres.

13. Faire (obligatoirement) une prière de deux Rak‘at après ce Tawâf lire de préférence dans la première avec la Sourate « qul yâ ayyuha Alkâfirûn » et dans la deuxième avec « Qul huwa Allahu Ahad ».

14. Après ce « Tawâf », il s’arrête au « Multazam » (entre la porte et la pierre noire) pour invoquer son Seigneur et lui demander tout ce qu’il veut car c’est parmi les quinze lieux du pèlerinage où la prière est exaucée. Il le prend dans ses bras (si possible) en posant dessus ses mains, sa poitrine, et son visage.

15. Une fois ses prières achevées, il embrasse la pierre noire et se dirige vers le mont « As-safâ » il sort avec son pied gauche tout en invoquant Dieu et saluant son Prophète (paix et bénédiction sur lui).

16. Il marche alors jusqu’au mont « As-safâ » : là il s’y tiendra debout en direction de la Qibla pour l’invocation, puis marchera vers Al-Marwa en accélérant le pas (plus vite que ce qu’il a fait dans le tawâf dans les trois premiers tours) (Khabab) au creux de la dépression (Batn al-masîl) (situé entre les deux signaux verts qui jalonnent le parcours en direction d’Al-Marwa), ce Khabab est pour les hommes uniquement. Arrivé à « Al-marwa » il s’y tiendra debout pour l’invocation puis descend et retourne vers As-safâ, il doit ainsi faire sept étapes (allées et venues) (ashwât), au total il s’arrêtera quatre fois sur le mont (colline) As-safâ et quatre sur le mont(colline) Al-marwa, il commencera par le mont « As-safâ » et finira par le mont « Al-marwa ». Le parcours (Sa’y) entre As-safâ et Ar-marwa est un pilier du pélérinage :elle comprend 7 longueurs(étapes), sachant qu’un aller de As-safâ vers Ar-marwa est considéré comme une longueur (shawt) et le retour de Ar-marwa vers As-safâ est considéré comme une longueur.

17. Pour le septième jour du mois « dhul-hidjja » : dernier mois du calendrier musulman qu’on appelle le jour de « az-zîna », le pèlerin se dirige vers la Mosquée Sacrée au Zuhr et écoute le prêche de l’Imâm après la prière de Zuhr.

18. Pour le huitième jour de ce mois (le jour de « Tarwiyya ») les gens qui ne sont pas encore en état de sacralisation, se mettent en état de sacralisation …et on sort vers « Mina » pour y arriver au Zuhr où on réduit les prières de quatre Rak‘at en deux Rak‘at(sauf les habitants de Minâ). On passe la nuit alors à « Mina ».

19. Au neuvième jour (dit le jour de ‘Arafât) on sort de Minâ après le lever du soleil et on va à ‘Arafa , on s’installe alors à « Namira », on se lave à l’approche de l’après midi (un Ghusl similaire à celui fait pour entrer à la Mekke) pour écouter les prêches d’‘Arafât et réunir les deux prières de « Zuhr » et « ‘Asr » en les réduisant à deux chacune. Les gens qui habitent à ‘Arafa n’y réduisent pas. On arrêtera la Talbiyya momentanemment une fois à la mosquée de Namira.

20. On s’arrête à la station d’ ‘Arafât (grand pilier du Hadj) : le Prophète (paix et bénédiction sur lui) dit : « Le Hadj c’est ‘Arafat » Il y a deux arrêts à ‘Arafat : l’un qui est pilier du Hadj qui consiste à s’arrêter n’est ce qu’un moment de la nuit qui précéde le jour du Sacrifice : entre le coucher du soleil du 9 Dhul-Hidjja et l’aube (de la veille du 10), l’autre qui est devoir qui consiste à s’arrêter n’est ce qu’un moment de l’espace de temps qui va entre l’après-midi du 9 Dhul-Hidjja et le coucher du soleil. Il faut en tant que devoir de ce pilier : un minimum pour cette station : équivalent au temps que le fidèle met habituellement pour effectuer une station assise entre deux prosternations de la prière. Les deux conditions de validité pour qu’un passager par cet endroit valide sa station sont : savoir que c’est là l’endroit dit ‘Arafa et avoir l’intention par ce passage de faire cette présence à ‘Arafa qui est pilier. Celui qui y reste n’est pas soumis à ces deux conditions. Après le coucher du soleil de ce jour de ‘Arafa on se dirige vers Muzdalifat en passant de préférence entre les deux monts « Al-maazamayn ».

21. Il faut s’arrêter à Muzdalifat c’est parmi les devoirs du Hadj, il est préférable en outre d’y passer la nuit. Enfin on invoque Allah au « Mash‘ar Al-harâm ». Pour lapider la stèle de ‘Aqaba (la grande stèle) « Jamrat Al ‘Aqaba » le jour du sacrifice, on ramassera sept cailloux de Muzdalifa. Mais pour lapider les trois stèles successivement pendant les trois jours suivants, on ramasse les cailloux là où on veut…

22. Peu avant le lever du soleil, du dixième jour (le jour du sacrifice) (le ‘îd appelé aussi le jour du Nahr), le pèlerin part pour Mina et en chemin, il pressera [sa monture, son pas] au creux de la vallée de Mouhassir (entre Muzdalifa et Mina).(Cette vallée était le lieu où Dieu avait fait périr l’armée d’Abraha (qui vint avec son éléphant) venue détruire la Ka‘aba (voir Sourate Al-fîl pour ce fait historique). ) Arrivé à Mina, il lapidera la Jamrat Al-‘Aqaba (grande stèle) avec sept cailloux (chacune de la grosseur d’un fève ou d’un noyau de datte en prononçant le Takbîr (Allahu akbar) pour chaque caillou lancé. Le temps de cette lapidation, débute à l’aube (tulû’ al-fajr) de ce jour du Nahr; il est préférable (mandûb) de faire cette lapidation après le lever du soleil et jusqu’au Zénith (zawâl) (de ce jour) et il est détestable (makrûh) de la retarder après ce temps là. Après cela, s’il a avec lui l’offrande (Hady), il l’immolera. Notons que seul le pèlerin qui effectue un pèlerinage dit de jouissance (Tamattu’) ou un pèlerinage dit jumelé (Qirân) devra sacrifier une bête (sauf s’il habite la Mecque(c.à.d que c’est sa ville) dans ce cas ce ne sera pas devoir pour lui). Celui qui ne peut pas faire le dit Hady(offrande) jeûnera 10 jours à la place : 3 jours seront jeûnés au Hadj et 7 jours seront jeûnés chez lui(quand il revient chez lui). Pour celui qui fait le pèlerinage simple (Ifrâd), le dit Hady n’est pas devoir pour lui. Ensuite, il rasera (ou coupera) ses cheveux. Ce devoir pour la femme consiste en la coupe des cheveux (et il ne lui est pas permis le rasage bien sûr). La femme raccourcit ses cheveux de la longueur d’une phalange(unmula), qui est le bout d’un doigt. Le mieux pour l’homme est le rasage. Après cela, la quasi-totalité des restrictions liées à l’état d’ihrâm sont levées. Il est ainsi permis aux hommes de porter à nouveau leurs vêtements habituels. Les relations intimes entre époux restent cependant interdites (après le tawâf al-ifâda cela devient autorisé). Umm Salama rapporte que le Prophète (paix et salut sur lui) a dit: « Une fois que vous avez jeté les cailloux de ‘Aqaba, tout est permis pour vous sauf coucher avec vos conjoints »

23. Il se rendra ensuite à la Mecque (à la Demeure sacrée) où il accomplira le Tawâf al-ifâda (pilier du hadj) (sept circumambulations autour de la Ka’aba). Le temps de Tawâf al-ifâda commence le jour du Nahr (dès l’aube du dixiéme jour) et s’étend jusqu’à la fin du mois de dhul-hijja. Il faut accomplir ce Tawâf au cours du jour du sacrifice (jour de nahr), ou au cours de l’un des trois jours qui le suivent. Il est abhorré de retarder ce Tawâf sans raison valable. Puis il accomplira une prière de deux Rak’at(deux unités) qui est devoir après ce Tawâf. Après le Tawâf al-Ifâda le pèlerin sera dans le Tahallul al-akbar : il pourra avoir des rapports avec sa femme et se parfumer : sauf s’il n’avait pas fait le sa’y : il faudra alors le faire pour pouvoir être dans le statut dit Tahallul al-akbar. (Le sa’y (parcours entre As-safâ et al-marwâ) (pilier lui aussi du pèlerinage) se fera obligatoirement après le Tawâf obligatoire, si le Tawâf al-qudûm est obligatoire le Sa’y doit être fait obligatoirement avant la station de ‘Arafa). Pour celui qui fait le pèlerinage dit de jouissance (Tamattu’), il devra faire le sa’y obligatoirement une nouvelle fois après le Tawâf al-Ifâda car celui fait après le Tawâf al-qudûm concernait sa ‘Umra et le deuxième après al-Ifâda concerne son Hadj.

24. Après le dixième jour de ce mois, et pendant les trois jours qui suivent (les jours de Tashrîq), il jettera (en tant que devoir) ses vingt et un cailloux sur les trois Jamarât (stèles ou stations) (stations de lapidation « de Satan » : la première puis la deuxième (médiane) puis celle d’Al-‘aqaba) : sept cailloux pour chacune : Le temps de ces lapidations est du zawâl (après midi) jusqu’au coucher du soleil pour chaque jour concerné. Le pèlerin durant chaque jour de Tashrîq(dans l’interval de temps indiqué) devra lapider les trois stèles de Mina, d’abord la plus petite, puis la médiane et enfin la plus grande, celle de Al-‘Aqaba. Sur chacune il jette sept cailloux en disant pour chaque caillou lancée: Allâhu Akbar (Dieu est le plus Grand -) … Il s’arrêtera un moment pour invoquer Allah, à la première et la deuxième Jamrat, après le lancer des cailloux. Mais il ne s’arrêtera pas après la lapidation de la stèle de ‘Aqaba (il n’a pas de prières ou invocations spécifiques à faire après la lapidation de la stèle de ‘Aqaba).Il la quitera donc sans y rester. Il aura ainsi passer trois nuits à Minâ (celles qui précédent les 11éme, 12éme et 13éme jours de Dhu al-hijja). Ainsi le Pèlerin qui lapide répète les gestes effectués par Ibrâhîm (Abraham) le bien aimé de Dieu, lorsqu’il lapida le Diable qui tentait de le dissuader d’obéir aux ordres divins (sacrifier son fils Ismaïl). Remarque : Le deuxième jour après le jour du sacrifice (nahr) (c’est-à-dire le 12 éme du mois dhul-hijja), après que le pèlerin ait fait les lapidations de ce jour, s’il est pressé de partir, il devra quitter Mina avant le coucher du soleil de ce jour. S’il est encore au coucher du soleil à Mina, il doit y rester le jour suivant pour lapider une troisième fois les trois stèles.

25. Avant de quitter la Mecque il fait de préférence un dernier Tawâf : « Tawâf Al-wadâ‘ : d’adieu » (sept tours autours de la Ka‘ba comme les précédents) sans oublier le Takbîr (3 Allahu Akbar) après chaque fin de prière obligatoire durant les quatre jours de la fête : le dixième (à partir du Zuhr), le onzième le douzième et après le Subh du treizième du dernier mois de l’hégire : « à savoir que les dix premiers jours de ce mois sont bénis et il faut faire pendant ces jours plus d’actes méritoires et d’invocations -même pour les gens qui ne sont pas à la Mecque-». L’invocation et la prière sur le prophète sont très recommandées surtout en ces lieux saints. Le pèlerin profitera de la sainte eau de Zamzam (qui a un pouvoir exceptionnel de guérison et autres), il en profitera particulièrement pour sa boisson et ses ablutions et en ramènera chez lui.

Points importants à retenir : Au huitième jour du mois Dhu Al-hidjja : on se met en Ihrâm (qui est le premier pilier du pèlerinage) …et on passe la nuit à Mina. Le neuvième jour : il faudra s’arrêter à la station de ‘ Arafat (le plus grand pilier du pèlerinage) et après le coucher du soleil partir à Muzdalifa.

Le dixième jour dit le jour du Nahr(Sacrifice) : il faudra faire 4 choses dans l’ordre suivant :

1. lapider la grande stèle (jamrat) de ‘Aqaba (qui est devoir) (son temps débute à l’aube (tulû’ al-fajr) de ce jour du Nahr ) ; il est préférable(mandûb) de faire cette lapidation après le lever du soleil et jusqu’au Zénith (zawâl) (de ce jour) et il est détestable (makrûh) de le retarder après ce temps là.

2.l’immolation de la bête (al-hady) (qui est devoir pour celui qui effectue un pèlerinage dit de jouissance (Tamattu’) ou un pèlerinage dit jumelé (Qirân) : sauf s’il habite la Mecque dans ce cas ce ne sera pas devoir pour lui).

3. se raser (ou couper) les cheveux après cela (et la femme coupe un peu seulement et ne rase pas (il lui est interdit de se raser), pour l’homme le rasage est meilleur) (après cela le pèlerin est sorti partiellement de son état de sacralité (tahallul al-asghar) : il peut faire toutes les choses interdites par l’état de sacralité excepté avoir des rapports sexuels (avec sa femme).) Umm Salama rapporte que le Prophète (paix et salut sur lui) a dit: « Une fois que vous avez jeté les cailloux de ‘Aqaba, tout est permis pour vous sauf coucher avec vos conjoints »

4. Le tawâf al-ifâda (qui est fondement (pilier) du pèlerinage) Le temps de Tawâf al-ifâda commence le jour du Nahr (dès l’aube du dixiéme jour) et s’étend jusqu’à la fin du mois de dhul-hijja. Il faut accomplir ce Tawâf au cours du jour du sacrifice (jour de nahr), ou au cours de l’un des trois jours qui le suivent. Il est abhorré de retarder ce Tawâf sans raison valable. (Le sa’y (parcours entre As-safâ et al-marwâ) (pilier lui aussi du pèlerinage) se fera obligatoirement après le Tawâf obligatoire, si le Tawâf al-qudûm est obligatoire le Sa’y doit être fait obligatoirement avant la station de ‘Arafa). Pour celui qui fait le pèlerinage dit de jouissance (Tamattu’) il devra faire obligatoirement le Sa’y encore après le Tawâf al-Ifâda car celui fait après le Tawâf al-qudûm concernait sa ‘Umra et le deuxième après al-Ifâda concerne son Hadj. Pour les trois jours qui suivent le jour du Nahr (appelés jours de Tashrîq), il faudra lapider les trois stèles chaque jour, par vingt et un cailloux (chacune par 7 cailloux) (le temps de ces lapidations est du zawâl jusqu’au coucher du soleil). Notes: De nos jours, et pour une raison d’organisation, le nahr (l’immolation) est centralisé par les autorités responsables.