De la retraite spirituelle (i’tikâf) (notamment au 10 derniers jours de Ramadan)

Ibn Abî Zayd dit dans sa Risâla au chapitre 24 De la retraite spirituelle (i’tikâf) :

La retraite spirituelle est parmi les pratiques surérogatoires excellentes. Le verbe ‘akafa signifie : s’appliquer avec assiduité à quelque chose. Le jeûne est une condition de la retraite spirituelle, et celle-ci doit être ininterrompue et ne se fait que dans les mosquées, comme l’a dit Allah, dont la gloire soit proclamée : ‘ [passez ce temps] en pieux exercices dans les mosquées’. (Coran, s 2, v 83). 

Si l’on est dans un centre où se fait la prière en commun du vendredi, la retraite spirituelle ne pourra avoir lieu que dans cette mosquée [où se fait la dite prière], à moins que le fidèle n’ait fait vœu de faire retraite que pendant des jours où il n’est pas tenu d’assister à la prière en commun du vendredi. Celui qui fait vœu de faire un jour de retraite, de plus est tenu par ce vœu. S’il fait vœu de faire une nuit de retraite il est effectivement tenu d’un jour et d’une nuit. 

Quand le fidèle rompt intentionnellement le jeûne au cours de la retraite, il devra la recommencer. Il en sera de même pour celui qui, étant en retraite, aura des rapports sexuels, soit de nuit, soit de jour, qu’il ait agit sciemment ou par inadvertance. Si le fidèle tombe malade en cours de retraite, il rentrera chez lui. Quand il sera rétabli, il reprendra sa retraite au point où il l’avait laissée. Il en est de même pour la femme qui a ses menstrues en cours de retraite. Mais les interdictions propres à l’état de retraite persistent pour eux durant la maladie [pour l’homme] et durant les menstrues pour la femme. Quand la femme, qui a ses menstrues, recouvre l’état de pureté légale; ou quand le malade se rétablit, que ce soit de nuit ou de jour, tous deux devront revenir aussitôt à la mosquée. 

Le fidèle qui fait l’i’tikâf ne doit sortir de son lieu de retraite que pour satisfaire aux humaines nécessités. Il y entrera avant le coucher du soleil du jour où il veut commencer sa retraite. Il ne visitera point de malades, ne fera point de prières des funérailles et ne sortira point pour faire un acte commercial. 

La retraite spirituelle ne peut être conditionnelle[1] . L’imâm de la mosquée peut, sans inconvénient, y faire retraite. 

Le fidèle en retraite spirituelle peut se marier lui-même et présider au mariage d’autrui. 

Celui qui entre en retraite au début ou au milieu du mois en sortira après le coucher du soleil du dernier jour fixé pour la retraite. S’il doit terminer sa retraite à un moment qui correspond au jour de la rupture du jeûne [de Ramad’ân], il devra passer la nuit qui précède cette fête dans la mosquée en attendant de se rendre au matin au muçallâ (avec tous les fidèles). 

[1]C’est-à-dire qu’il n’est pas permis de stipuler, par exemple, qu’on pourra sortir à son gré pendant la retraite ou qu’on interrompra la retraite pendant la nuit, etc..