La magnanimité du modèle muhammadien
Le dernier Messager (paix et salut sur lui) ne répondait pas au mal par le mal et n’était pas rancunier. Il pardonnait et ne tenait pas rigueur. Sa magnanimité dépassait le cadre de sa famille, proches et compagnons pour atteindre même ses ennemis.
Un jour un bédouin le tira brutalement par son habit, en lui laissant des traces au cou et lui dit : « Charge mes deux chameaux que voici, du bien d’Allah que tu as. Tu n’auras pas chargé alors de ton bien ou du bien de ton père ! »…
Il fut magnanime à son égard et lui répondit uniquement : « Le bien est le bien d’Allah et je suis son adorateur. Et il peut être demandé réparation, ô bédouin, de ce que tu m’as fait ».
« Non, (il n’en sera rien) » dit l’homme ».
« Pourquoi », reprit le Prophète.
« Parce que tu ne rends pas le mal par le mal » répondit-il !
Le Prophète rie et ordonna de lui charger un chameau d’orge et l’autre de dattes.
« Un jour, alors que le prophète était assis avec ses compagnons dans la mosquée, un bédouin rentra et se mit à uriner quelque part, au sein de cette mosquée; quelques gens se précipitèrent alors sur lui pour l’empêcher (dans une autre version : Les fidèles l’appréhendèrent à l’envi), mais le Prophète (Que la paix et le salut soient sur lui) s’écria: « Laissez-le faire, ne l’interrompez pas, versez ensuite un sceau d’eau — ou une jatte d’eau — sur cette urine. Vous n’avez d’autre mission que de rendre toute chose facile et non de rendre les choses pénibles. »
Quand l’homme eût fini d’uriner, le Prophète donna l’ordre d’apporter une jatte d’eau et la répandit lui-même sur l’endroit souillé.
Dans une autre version : le prophète (Que la paix et salut soient sur lui), le convoqua et lui dit : Les urines et autres souillures n’en conviennent guère aux mosquées, celles-ci sont plutôt faites pour l’invocation d’Allah, les prières et la récitation du Coran.
Puis il se retourna à ses compagnons et leur dit : « Allah ne vous a suscités que pour faciliter les obligations et ne vous a jamais suscités pour les rendre difficiles» le Prophète ordonna par la suite un seau d’eau et le versa sur l’endroit souillé.
Le bédouin, pris de stupeur de l’attitude du prophète (sur lui la paix), sa miséricorde et sa tolérance, dit alors : « Ô Allah, soit miséricordieux envers moi et Muhammad et éloigne les autres de ta miséricorde ! » Le prophète (sur lui la paix et le salut) réplique en souriant : Tu restreint là, quelque chose des plus vastes (la miséricorde d’Allah) ! »[Voir : Al-Bukhârî : Livre des ablutions, CHAPITRE LVIII. — Du fait de verser de l’eau sur l’urine dans la mosquée—et Muslim dans le livre de la Purification, Hadîth : 427. ]
Zeyd ben Sa’na, un savant juif de Médine vint au Prophète exiger sa créance. Il lui tira l’habit de son épaule, le prit au col brutalement et lui dit avec dureté :
« Vous, les Beni ‘Abdul-Muttalib, vous atermoyez (tumâtilûn) vos dettes ! » ‘Omar alors, le réprimanda et durcit le ton. Le Prophète sourit et lui dit : « Moi et lui, nous avions plus besoin d’autre chose de ta part, ô ‘Omar : que tu me recommandes de bien régler ma dette, et que tu lui recommandes de réclamer son dû de bonne façon ». Puis il ajouta : « Il reste (en fait) au terme (de la dette) trois (jours) ». Et il ordonna à ‘Omar de le payer et de lui donner en plus vingt mesures » çâ’ « , pour l’avoir effrayé.
Ce fut la cause de l’entrée à l’islam de cet homme qui disait : « Il ne manquait aucun signe parmi les signes de la prophétie de Muhammad, que je ne reconnus, sauf deux : sa magnanimité prime sa colère et le surplus d’emportement aveugle ne fait qu’ajouter à sa magnanimité. Ainsi, je l’éprouvai avec cette histoire « de dette » ». Et je le trouvai alors, tel que décrit (dans les anciens livres). Quand à ma dette donnez la aux pauvres parmi les musulmans . (Rapporté par Ibn Hibbân (1/521))