La valeur de la liberté (hurriya)

Coran:
« Il n’y a pas de contrainte en religion ». (Coran, Sourate 2, verset 256).
Les éxégétes rapportent que ce verset a été révélé à propos d’un homme musulman médinois qui a voulu convertir de force ses deux enfants chrétiens à l’islam. Ce verset est un rappel à l’ordre pour lui et pour tous ses semblables.Voir les détails de l’explication de ce verset chez Al-qurtubî , Ibn ‘Ajîba ou Al-bidâwî.

 

 

« Tu n’es envoyé que pour faire le rappel, en aucun cas tu ne seras à leur encontre un dominateur ». (Coran, sourate 88, versets 21 et 22).

« Si ton Seigneur l’avait voulu, tous ceux qui sont sur la terre auraient cru. Est-ce à toi de contraindre les gens à devenir croyants ? » (Coran, 10:99)

« S’ils te contredisent, dis-leur : « Je me suis entièrement soumis à Allah, comme l’ont fait ceux qui me suivent. » Et dis à ceux à qui le Livre a été donné, ainsi qu’aux illettrés : « Avez-vous embrassé l’islam ? » S’ils embrassent l’islam, ils seront bien guidés. Mais s’ils se détournent… Ton devoir n’est que la transmission du message. Allah, sur Ses serviteurs, est Clairvoyant. » (Coran, 3:20)

Sunna:

La « Constitution de Médine » ou « la Charte de Médine » est la constitution du premier Etat islamique dans la ville de Médine qui a mis fin entre autre à près de 100 ans d’affrontements interethniques entre les deux tribus de Aws et les Khazraj au sein de Médine. Les historiens conviennent en outre sur le fait que cette Constitution a établi principalement ce qui suit à Médine par le Prophète de l’islam (paix et salut sur lui):
• la paix et la sécurité des communautés,
• la liberté religieuse pour toutes les communautés,
• l’acceptation de Médine comme un lieu sacré (interdiction de toute violence et ports d’armes pour le combat…),
• sécurité des femmes,
• Aucun croyant monothéiste ne doit en tuer un autre, ou soutenir un non croyant au détriment d’un croyant,
• La protection de Dieu est sur tous les croyants monothéistes, indépendamment de leur classe ou de leur origine tribale,
• Les croyants monothéistes doivent s’entraider.
• Les juifs ne font qu’une communauté avec les croyants.
• Les juifs peuvent continuer de professer leur religion et la liberté de pratiquer leur religion est garantie.

Le texte connu sous le nom de constitution de Médine, appelée également charte de Médine est tiré du livre d’Ibn Ishaq, dans lequel il figure sous le titre : « Le pacte entre les Émigrés et les Ansars et la réconciliation avec les juifs ».

Omar (le deuxième Calife) suivant l’exemple du Prophète (paix et salut sur lui), signa à Jérusalem un traité de paix et de liberté religieuse. Il se présenta comme suit :
« Du serviteur de Dieu et commandeur des croyants, Omar :
Les habitants de Jérusalem sont assurés de la sécurité de leur vie et de leurs biens. Leurs églises et croix seront préservées. Leurs lieux de culte resteront intacts. Ils ne pourront être confisqués ou détruits. Ce traité s’applique à tous les habitants de la cité. Les gens seront tout à fait libres de suivre leur religion, ils ne devront subir aucune gêne ou trouble… » [Al-tabari, op.cit, 2éme partie page 449.]
[Le patriarche orthodoxe de Jérusalem publia le 01 janvier 1953 une copie de l’original du manuscrit de la librairie d’Al-fanar (dans un des districts administrés par Istanbul) de ce qui serait « L’assurance de Omar » (Bibliothèque du Patriarcat de Jérusalem, Document n° 552).]

Déclaration sur les droits de l’homme en Islam adoptée le 5 août 1990, au Caire (Egypte), lors de la 19e Conférence islamique des ministres des Affaires étrangères : Article 10 : « L’Islam est la religion de l’innéité. Aucune forme de contrainte ne doit être exercée sur l’homme pour l’obliger à renoncer à sa religion pour une autre ou pour l’athéisme »

Ainsi, l’Islam préserve, garantit et sacralise la liberté de conscience. Il est interdit de spolier cette liberté, et ce, d’une part conformément aux textes coraniques cités explicites à ce sujet, d’autre part affirmée par la Déclaration des Droits de l’Homme en Islam ( Article 10 ). Néanmoins, la valeur « liberté » est une valeur relative en islam, elle s’arrête donc quand elle touche à la dignité de l’autre, sa vie, ses biens, son honneur, ou qu’elle insulte sa personne, ses proches, sa religion ou ses symboles et références religieuses….
Voici quelques versets coraniques indiquant le comportement à suivre avec ceux qui brisent cette règle sacrée et portent atteinte à la liberté :
« Et dans le livre, il vous a déjà révélé que, lorsque vous entendez les mécréants nier et se moquer des signes d’Allah, ne vous asseyez pas en leur compagnie tant qu’ils n’aient changé de conversation, sinon vous seriez comme eux. Assurément, Allah rassemblera les hypocrites et les mécréants en Enfer, tous ensembles ». (Sourate. 4 : verset 141)
« Et quand tu verras ceux qui plaisantent/se moquent avec nos signes, alors détourne-toi d’eux jusqu’à ce qu’ils changent de conversation. Et si Satan te fait oublier ce précepte, alors après t’en être souvenu, ne reste pas assis en compagnie des injustes ». (Sourate 6 : verset 69)
« Et n’injuriez pas ceux à qui ils en appellent à côté d’Allah, afin que, par dépit et dans leur ignorance, ils n’injurient pas Allah. Ainsi avons-nous fait que les actions de chaque peuple leur semblent attrayantes. Ensuite leur retour est auprès de leur Seigneur ; et il les informera de ce qu’ils faisaient ». (Sourate 6 : verset 109)