La valeur de la miséricorde (rahma)

 

Le prophète(paix et salut sur lui) était la miséricorde envoyée pour les univers: « Et Nous ne t’avons envoyé que comme une miséricorde pour les mondes »[1] 

  Abû Hurayra rapporte que le prophète (paix et salut sur lui) a dit : «J’ai été envoyé comme miséricorde et non pas comme châtiment (peine) »[2] 
 
Le prophète dit : « chaque prophète avait un vœu exaucé qui fut exaucé de son vivant, et j’ai épargné mon vœu pour intercéder en faveur de ma communauté au jour du jugement …»[3]
Quand il se prosternait il priait : « ma communauté, ma communauté : o le Pardonneur »

‘Aïsha rapporte, dans les recueils de Hadîths authentiques :
«… Le Prophète (paix et salut sur lui) ne répondait pas au mal par le mal, mais il pardonnait et ne tenait pas rigueur » (c’est-à-dire : n’était pas rancunier).

‘Aïsha (que Dieu l’agrée) rapporte: « Chaque fois qu’on a laissé au Messager de Dieu (paix et salut sur lui) le choix entre deux solutions, il en prenait toujours la plus aisée tant qu’il ne s’agissait pas d’un péché. Quand c’était un péché il en était le plus éloigné. Le Messager de Dieu (paix et salut sur lui) ne s’est jamais vengé pour lui-même sauf quand l’une des limites sacrées de Dieu était transgressé et, dans ce cas, il se vengeait pour Dieu l’exalté »[4]

Le prophète ne se mettait jamais en colère(sauf pour Dieu) si les gens lui faisaient du tord, il pardonnait :
Le prophète (Prière et bénédiction d’Allah sur lui) séjourna pendant dix jours parmi les gens de Tâif . Au cours de cette période, son appel n’épargna aucun des notables de la localité. Ceux-ci lui répondirent: «Sors de notre pays!». Ils incitèrent contre lui les sots et les stupides. Au moment où le prophète (Prière et bénédiction d’Allah sur lui) allait sortir, les sots et les esclaves le suivirent, l’injuriant et lui criant dessus au point d’ameuter les gens autour de lui. Organisés en deux rangs, ils se mirent tous à lui jeter des pierres et à lui adresser des grossièretés. Ils lui jetèrent des pierres aux tendons au point que ses chaussures fussent teintées de sang.
Il s’arrêta, à un endroit, les pieds en sang, pour prier Dieu (l’invoquer)…Dieu lui envoya l’ange Gabriel avec l’ange des montagnes. Ce dernier lui dit : « ô Muhammad ! Je ferai ce que tu désires. Si tu veux, je peux replier sur eux les « Al-Akhchabayn » (deux montagnes situées près de la Mecque). »
Le prophète de la miséricorde et du pardon répondit : « je n’ai pas été envoyé comme malédiction (injure) (la’ânan) mais comme miséricorde (pour les univers). Je souhaite plutôt que Dieu fasse sortir de leurs reins une progéniture qui adorera Dieu, l’Unique, sans rien Lui associer. O mon Dieu ! Guide ma tribu (mon peuple) car ils ne savent pas »
Et Gabriel (paix sur lui) dit alors suite à cela : « Dieu a raison de t’appeler le miséricordieux, plein de compassion. »[5]

Al-Bukhari, Muslim et Al-Bayhaqî rapportent avec quelques variantes dans leur version l’histoire suivante :
Après une expédition, les compagnons ont laissé au Prophète (paix et salut sur lui) un arbre le plus ombré où il accrocha son épée et dormit… Un bédouin polythéiste profita du sommeil des compagnons et se saisit alors de l’épée du Prophète. ..En s’apprêtant à le tuer il lui dit : « qui m’empêchera de te tuer ! »
Le Prophète répondit « Allah ! »
C’est alors que l’épée tomba de la main du bédouin !Et aussitôt le Prophète la reprend et dit au bédouin : « qui m’empêchera de te tuer ! »
Le bédouin répondit : « sois meilleur preneur»
Le Prophète lui dit alors :
« Tu attestes alors qu’il n’y a de divinité si ce n’est Allah ? »
L’homme répondit « non ! Mais je te donne ma parole que je ne te combattrais jamais et que je ne serais jamais parmi des gens qui te combattront »
Le Prophète de la miséricorde le laissa partir en paix.
Le bédouin arriva chez les siens et leur dit : « je suis revenu à vous de chez le meilleur des gens ! »

أسند البيهقي من طريق أبي عوانة، عن أبي بشر، عن سليمان بن قيس، عن جابر قال: قاتل رسول الله محارب وغطفان بنخل، فرأوا من المسلمين غِرة، فجاء رجل منهم يقال له غورث بن الحارث، حتى قام على رأس رسول الله بالسيف وقال: من يمنعك مني؟
قال: «الله» فسقط السيف من يده، فأخذ رسول الله السيف وقال: «من يمعنك مني؟»
قال: كن خير آخذ.
قال: «تشهد أن لا إله إلا الله؟»
قال: لا، ولكن أعاهدك على أن لا أقاتلك ولا أكون مع قوم يقاتلونك، فخلى سبيله، فأتى أصحابه وقال: جئتكم من عند خير الناس.

أورد الحافظ البيهقي ها هنا طرقا لهذا الحديث من عدة أماكن، وهي ثابتة في الصحيحين من حديث الزهري، عن سنان بن أبي سنان، وأبي سلمة، عن جابر: أنه غزا مع رسول الله غزوة نجد، فلما قفل رسول الله أدركته القائلة في واد كثير العضاه، فتفرق الناس يستظلون بالشجر، وكان رسول الله تحت ظل شجرة، فعلق بها سيفه.
قال جابر: فنمنا نومة فإذا رسول الله يدعونا فأجبناه، وإذا عنده أعرابي جالس، فقال رسول الله : «إن هذا اخترط سيفي وأنا نائم فاستيقظت وهو في يده صلتا» فقال: من يمنعك مني؟
قلت: «الله».
فقال: من يمنعك مني؟
قلت: «الله» فشأم السيف وجلس، ولم يعاقبه رسول الله وقد فعل ذلك

[1] Coran Sourate : 21, verset : 107.

[2] Rapporté par Al-Bukhârî dans son « Târîkh » et Ad-dâramî (2/173).

[3] Al-Bukhârî, Hadîth 2069 (p 867) le livre des invocations « le sommaire du sahih al-bukhârî » par L’Imam Zein Ed-Dine Ahmed ibn Abdul-Latif A-Zoubaidi (Tome II).

[4] Al-Bukhârî Chapitre 72, 638.

[5]Voir “Kitâb Badaa Al-khalq” Hadîth 1365 : dans Le sommaire du Sahîh al-Bukhârî de l’imam Zayn ad-Dîn Ahmad Ibn ‘Abd al-Latîf az-Zubaydî, tome II; page 558.