[ytp_video source= »pLiq1osTXzA »]
Avant Propos
« L’origine en toute chose est la licéité (le statut par défaut est le statut licite), sauf s’il y a un texte (du Coran ou de la Sunna authentique ) qui dit le contraire ou s’il y a un préjudice du à cette chose. »
الأصل في الأشياء الإباحة والبرائة الأصلية
Le Prophète (paix et salut sur lui) dit : « ce que Allah a rendu licite (Halal) dans Son Livre (et la sunna car elle est partie intégrante de la révélation comme le confirme d’autres Hadîths authentiques) est le Halal et ce qu’Il a rendu illicite est Haram et sur quoi Il s’est tu c’est une dispense, acceptez alors la dispense d’Allah, car Allah n’oublie rien » rapporté par Al-bayhaqî et également par At-thirmithî avec une formulation proche.Abou Al-faraj Al-mâlikî (RA) a dit à ce sujet : « le statut des choses à propos des quelles la Shari’a s’est tue est la licéité (Halal) car Allah dit dans le Coran : « C’est Lui qui a créé pour vous tout ce qui est sur la terre » (sourate 2, verset 29). Allah nous rappelle ici Ses bienfaits sur nous, et n’y a de bienfaits méritant reconnaissance que ceux qui sont permis (Halal). Allah nous dit également : «… Alors qu’Il vous a détaillé ce qu’Il vous a interdit, à moins que vous ne soyez contraints d’y recourir. Beaucoup de gens égarent, sans savoir, par leurs passions. C’est ton Seigneur qui connaît le mieux les transgresseurs.» (sourate 6, verset 119) » (Ref. Al-waraqât de l’imâm Al-haramayn, chapitre: statut des choses sur lesquelles la Shari’a s’est tue).Ainsi, notre communauté (Oumma) est reconnue et distinguée de celles qui l’ont précédé, pour être la communauté à qui Allah a ôté le fardeau et les jougs qui étaient sur les communautés précédentes avant nous (cf. Sourate 7, verset 157). La législation islamique se distingue des législations des religions précédentes en effet par le fait qu’elle comporte le moins d’interdits et le moins de contraintes en comparaison avec toutes les anciennes religions révélées précédentes. C’est ce qui fait son universalité et son adaptabilité à travers les époques et les lieux car c’est une religion facile, simple, qui vise l’intérêt suprême (al-maqâsid al-kubrâ) et le juste milieu (lâ tafrîta wa lâ ifrât) pour celle et celui qui la pratiquent correctement en suivant réellement les traces du dernier Messager (paix et salut sur lui).Pour le statut des fêtes (en général) aux yeux de l’Islam voir notre article
Avis sur la célébration du Mawlid
«Nous ne t’avons envoyé que par miséricorde pour les univers.»[1]
Dieu dit aussi dans le Coran: « De la grâce d’Allah et de Sa miséricorde qu’ils se réjouissent donc !»[2]. Il incombe donc à tous les musulmans et au-delà à toutes les créatures de se réjouir de la Naissance du Prophète (paix et salut sur lui) qui est la miséricorde pour les univers.Un verset du Coran dit : « Dieu et Ses Anges bénissent le Prophète. Ô vous qui avez cru ! Invoquez pour lui (priez sur lui) sans cesse la bénédiction et le salut de Dieu » [3]
Allah nous recommande de prier sur le Prophète (paix et salut sur lui), et ce verset mentionne le pluriel.
La prière sur lui peut se faire en groupe ou individuellement. Prier sur lui abondamment est un signe de son amour.
L’emploi du terme «Ô les croyants » sous-entend que celui qui ne prie pas sur le Prophète (paix et salut sur lui) n’est pas complètement croyant.De nombreux hadîths marquent la prééminence du jour de la naissance du Prophète (paix et salut sur lui) sur les autres jours :
-Dans le sahîh de Muslim, il est rapporté qu’un Compagnon avait interrogé l’Envoyé de Dieu sur le jeûne du lundi et celui-ci avait répondu : «C’est en ce jour que je suis né et c’est en ce jour que j’ai reçu la prophétie.»
-Parlant de la grandeur du Vendredi, le Messager d’Allah a dit : «En ce jour, Allah créa Adam». Ce jour est jugé comme spécial par le fait que Adam (sur lui la paix) est né ce jour-là. Qu’en est-il alors du jour de la Naissance du dernier messager (paix et salut sur lui) ? L’Envoyé de Dieu a dit: «En vérité, Allah me fit le sceau des Prophètes pendant qu’Adam était entre eau et argile»[4].
De la même manière, le jeûne surérogatoire du jour de ‘Âshûrâ fût institué en mémoire de Moïse (paix et salut sur lui), puisque les juifs jeûnaient ce jour-là en commémoration du miracle qui sauva Moïse et noya ses ennemis.La célébration du Mawlid est une manière d’accroître notre amour pour le Prophète (paix et salut sur lui). Le Prophète – que la Bénédiction et la Paix soient sur lui – a dit: « Nul n’est véritable croyant s’il ne m’aime pas plus que son père, son fils et tous les gens.»[5]Un verset du Coran ordonne au Prophète de proclamer sa grande station auprès d’Allah (sa grandeur et le devoir de le suivre) :
«Dis-leur: Si vous aimez Allah, suivez-moi et Allah vous aimera et vous pardonnera vos péchés. »[6].La commémoration du Mawlid est aussi une occasion de se rappeler les vertus du Prophète (paix et salut sur lui) et d’essayer de les mettre en pratique de manière accrue. Allah affirme «En vérité tu es (Ô Muhammad) d’un caractère sublime. »[7]
Montrer de la joie pour la naissance du Prophète (paix et salut sur lui) est bénéfique, même pour les non-croyants. Ainsi il est rapporté dans le Sahîh d’Al-bukhârî : «Chaque Lundi Abû Lahab est libéré de son châtiment, dans sa tombe, parce que de son vivant il libéra sa servante Thuwayba lorsqu’elle lui rapporta la nouvelle de la naissance du Prophète (paix et salut sur lui) son neveu.».
Les biographes du Prophète (paix et salut sur lui) rapportent que de son vivant l’Envoyé de Dieu (paix et salut sur lui) appréciait les poètes qui faisaient son éloge. La plupart de ses panégyristes ont écrit des poèmes sur la naissance du Prophète (paix et salut sur lui). Par exemple : ‘Ali, Fâtima, Abû Bakr, Al-‘abbâs etc…Ce dernier a laissé un poème où il écrit :
Lorsque tu es né, la terre brillait et le firmament contenait à peine ta lumière ! Grâce à cette splendeur, à cette lumière, et à cette voie bien guidée, nous pouvons espérer traverser le chemin.
De nombreux savants ont donné leur avis concernant les bienfaits du Mawlid : Dans une fatwa restée célèbre, l’Imâm As-suyutî écrit :
« Célébrer l’anniversaire de la Naissance du Prophète pour se réunir, réciter des passages du Coran, raconter les histoires concernant la naissance du Prophète et les signes qui l’ont accompagné, servir de la nourriture, est une bonne innovation ; et celui qui y participe recevra une récompense parce que cela implique de vénérer le degré du Prophète et d’exprimer de la joie pour son honorable naissance. »[Husnu Al-maqsid fî ‘amali al-mawlid ,p 4]
Pour sa part, Ibn Taymiyya considère que : « même s’il n’y avait aucune raison pour célébrer le Mawlid, il n’y aurait aucune raison contre sa célébration.» [(Majma’ Fatawi Ibn Taymiyya) Vol. 23, p. 163 ], il ajoute même que: si l’intention est bonne cette célébration peut même être méritoire pour la personne :« fa-t’adheem al-Mawlid wat-tikhaadhuhu mawsiman qad yaf’alahu ba’ad an-naasi wa yakunu lahu feehi ajra `adheem lihusni qasdihi t’adheemihi li-Rasulillahi, salla-Allahu `alayhi wa sallam»
Pour nous malikites, il est même détestable (makrûh) de jeûner le jour de la naissance du Prophète (paix et salut sur lui) (car il ressemble à une fête dans notre école). (voir le chapitre du jeûne)
قال ابن عباد في رسائله الكبرى ما نصه
والحكم بكون هذه الأشياء(الفرح والسرور بذلك المولد المبارك ) بدعة في هذا الوقت الذي ظهر فيه سر الوجود وارتفع فيه علم الشهود وانقشع فيه ظلام الكفر والجحود، وادعاء أن هذا الزمان ليس من المواسم المشروعة لأهل الإيمان ومقارنة ذلك بالنيروز والمهرجان أمر مستثقل تشمئز منه القلوب السليمة وتدفعه الآراء المستقيمة.
ولقد كنت فيما خلا من الزمان خرجت في يوم مولد إلى ساحل البحر، فاتفق أن وجدت هناك سيدي الحاج بن عاشر رحمه الله وجماعة من أصحابه وقد أخرج بعضهم طعاماً مختلفاً ليأكلوه هنالك.
فلما قدموه لذلك أرادوا مني مشاركتهم في الأكل، وكنت إذ ذاك صائماً فقلت لهم: إني صائم.
فنظر إلى سيدي الحاج نظرة منكرة، وقال لي ما معناه: إن هذا اليوم يوم فرح وسرور يستقبح في مثله الصيام بمنزلة العيد.
Notes
[1] Les Prophètes : sourate 21, verset : 107.
[2] Sourate 10, verset 58.
[3] Sourate al Ahzâb, 33, verset 56.
[4] Rapporté par Al-hâkim dans le « Mustadrak » (2/417,600) et At-tbarânî dans son « Kabîr » (18/253).
[5] Tradition rapportée par Al-Bukhârî, Hadîth 14 et 15 (p 19) : le livre de la foi (2): « le sommaire du sahih al-bukhârî » par L’Imam Zein Ed-Dine Ahmed ibn Abdul-Latif A-Zoubaidi (Tome I), rapporté aussi par Muslim et Nasa’î.
[6] Sourate 3, verset 31.
[7] Sourate 68, verset 4.
[8] Voir absolument « Ihtîfâl bi al-mawlid An-nabawî bayna fatâwî at-tashrî‘ wa fatâwî at-tabdî‘» du professeur Al-Bashîr Al-mahmoudî : éd. : Al-matba‘atu wa al-warrâqatu Al-wataniyya : Marrakech, 2006.