Le Dhikr a été cité quatre vingt trois fois dans le Coran : il comprend la lecture régulière du Coran, la prière sur le Prophète(paix et salut sur lui) et le tasbîh(l’invocation par les différentes formules)[1].
En ce qui concerne l’invocation par les différentes formules dont la plus importante est « Lâ Ilâha illa Allah » on peut citer les versets suivants qui incitent le croyant à invoquer Dieu abondamment :
« Ceux qui ont cru, et dont les cœurs se tranquillisent (s’apaisent) à l’invocation d’Allah, n’est-ce point par l’invocation d’Allah que se tranquillisent (s’apaisent) les cœurs »[2].
«O, vous qui croyez ! Invoquez Allah d’une façon abondante »[3].
« La prière éloigne l’homme de la turpitude et des actions blâmables, mais l’invocation du nom de Dieu est ce qu’il y a de plus grand »[4].
Abû Mûsâ Al-Ash‘arî -que Dieu l’agrée- a dit : le prophète (paix et salut sur lui) a dit : « La maison où on invoque Allah, et la maison où on n’invoque pas Allah, sont comparables au vivant et au mort »[5].
Un autre Hadîth montre l’importance et la valeur inestimable que Dieu accorde à son serviteur qui l’invoque. C’est un Hadîth rapporté par Abû Hurayra qui rapporte que le Prophète (paix et salut sur lui) a dit : « Dieu exalté dit : Je suis tel que Mon serviteur M’estime, et je suis avec lui s’il M’invoque. S’il m’invoque en lui-même, je l’invoque en moi-même, et s’il m’invoque dans une assemblée, je l’invoque dans une assemblée bien meilleure encore…» [6]
Abû Hurayra et Abû Sa‘îd Al-khudarî –que Dieu les agrée tous les deux- rapportent que le Messager de Dieu (paix et salut sur lui) a dit : « Il n’y a pas de gens qui se réunissent pour invoquer Dieu glorifié et honoré, sans que les anges ne les entourent (de leurs ailes), la miséricorde ne les enveloppe, la sérénité ne descende sur eux et Dieu ne les mentionne chez ceux qui se trouvent auprès de Lui »[7].
Le Dhikr rend les actes d’adoration moins lourds et permet plus de présence avec Dieu dans ces actes.
‘Abdullah Ibn Busr –que Dieu l’agrée- a dit : un homme s’interrogea : « O Messager de Dieu ! Je trouve que les lois divines sont trop nombreuses, indique-moi une à laquelle je m’attache le plus ». Le prophète (paix et salut sur lui) lui répondit : « C’est, que ta langue ne cesse de mentionner Dieu »[8].
Il y a dans le dhikr plus de cent avantages :
1 – Il chasse Satan, le réprime et le brise.
2 – Il entraîne l’agrément de Dieu .
3 – Il élimine les soucis et les angoisses du coeur.
4 – Il apporte au coeur la joie et l’allégresse.
5 – Il illumine le visage et le coeur.
6 – Il fortifie le coeur et le corps.
7 – Il attire la subsistance.
8 – Il revêt l’invocateur de respect, de douceur et d’aspect agréable.
Les Avantages du Dhikr d’Allah par ibn Qayyim al Jawziya
al Shaykh Abd al Qadir Isa rahimahullah dit dans son livre Haqaiiq at Tasawuf au chapitre sur les bienfaits du dhikr :
Ibn al-Qayyim al-Jawziyya a dit [dans son livre Al-wâbil assayib minal kalâm at-tayyab] à propos des avantages du dhikr:
« Il y a dans le dhikr plus de cent avantages
1 – Il chasse Satan, le réprime et le brise.
2 – Il entraîne l’agrément de Dieu .
3 – Il élimine les soucis et les angoisses du coeur.
4 – Il apporte au coeur la joie et l’allégresse.
5 – Il illumine le visage et le coeur.
6 – Il fortifie le coeur et le corps.
7 – Il attire la subsistance.
8 – Il revêt l’invocateur de respect, de douceur et d’aspect agréable.
9 – Il fait acquérir l’amour qui est l’esprit de l’Islam, le moteur de la religion et l’axe du bonheur et du salut. Dieu a suscité une cause à chaque chose et celle de l’amour (de Dieu) est inscrite dans la continuité de la pratique du dhikr. Celui qui veut gagner l’Amour de Dieu doit Le mentionner souvent. C’est que le dhikr est la porte de l’amour, son plus grand symbole et sa voie la plus droite.
10 – Il fait acquérir à l’invocateur l’autocensure (l’auto-observation) et le fait de s’introduire dans la porte qui mène au degré de l’ihssan (la perfection). Ainsi, il adorera Dieu comme s’il Le voyait. Il n’y a donc à l’insouciant aucune autre issue vers le rang de l’ihssan que celle du dhikr, de la même manière que celui qui demeure assis ne pourra jamais rejoindre sa maison (qu’en marchant).
11 – Il fait obtenir la qualité de « la remise confiante à Dieu dans toutes ses affaires » c’est-à-dire le retour à Dieu. Et celui qui se retourne souvent vers Dieu au moyen du dhikr, verra son coeur se tourner vers Dieu en toutes circonstances. Dieu devient ainsi son refuge et asile, son Protecteur contre les calamités et les malheurs de la vie.
12 – Il héritera une place rapprochée de Dieu. Ainsi en fonction de l’ampleur de son dhikr se situe sa position par rapport à Dieu. C’est dire que plus son dhikr est abondant, plus il se trouve dans la proximité de Dieu et plus son insouciance s’accroît, plus son éloignement s’accentue.
13 – Il lui ouvre une des plus grandes portes de la connaissance. C’est à dire que son savoir grandira au fur et à mesure que ses invocations se multiplieront.
14 – Il lui procure le respect mêlé de crainte de son Seigneur, Sa magnificence en raison de l’emprise que le dhikr a sur son coeur, et de sa présence constante avec Dieu. C’est le contraire de l’insoucian dont le voile du respect mêlé de crainte est trop épais dans son coeur.
15 – Il lui procure la mention que Dieu fera de lui, comme l’indique ce verset :
« Souvenez-vous de Moi et je Me souviendrai de vous » (Coran, 2/152).
S’il n’y avait que cela comme bienfaits du dhikr, cela suffirait comme mérite et noblesse.
Le Prophète -que Dieu lui accorde la grâce et la paix – a rapporté ce que son Seigneur a dit :
« Celui qui se souvient de Moi en lui-même, Je Me souviendrai de lui en Moi-Même. Celui qui se souvient de Moi dans une assemblée, Je Me souviendrai de lui dans une assemblée meilleure. » [Cité par Bukhârî]
16 – Il réconforte la vie -même- du coeur. J’ai entendu le chaykh al-islâm Ibn Taymiyya dire : « Le dhikr est au coeur ce que l’eau est au poisson. Quel serait l’état du poisson s’il quittait l’eau ? »
17 – Il évacue la rouille du coeur. Chaque chose a sa rouille et celle du coeur, c’est l’insouciance et les passions irréfléchies ; et son polissage se fait par le dhikr, le repentir et la demande du pardon à Dieu.
18 – Il efface les fautes et les élimine complètement. Il compte au nombre des plus grandes oeuvres et celles-ci chassent inévitablement les mauvaises actions.
19 – Il détruit l’appréhension (al wahchat) qui sépare l’adorateur de son Seigneur. C’est que entre l’insouciant et Dieu, il y a une cloison (appréhension) qui ne peut être effacée que par le dhikr.
20 – Lorsque le serviteur fait la connaissance de Dieu à travers son dhikr pendant les jours heureux, il le connaîtra aussi pendant les jours sombres. En effet, lorsque le serviteur obéissant, qui invoque Dieu, est gagné par l’adversité ou demande à Dieu de satisfaire un de ses besoins, les anges disent :« Ô Seigneur ! C’est une voix connue d’un serviteur connu.’ Par contre, quand l’insouciant appelle Dieu et lui demande quelque chose, les anges disent: « Ô Seigneur ! C’est une voix inconnue qui provient d’un serviteur inconnu. »
21 – Il sauve du châtiment de Dieu, comme l’a indiqué Mu’âdh : « Il n’y pas meilleur salut vis-à-vis du châtiment de Dieu que le dhikr de Dieu. » [Cité par Tirmidhi.] – C’est la cause qui fait descendre la sérénité (sakîna), celle de la manifestation de la miséricorde et l’attirance des anges autour des invocateurs, comme nous en a informé l’Envoyé de Dieu – que Dieu lui accorde la grâce et la paix -.
23 – Il occupe la langue, et de ce fait celle-ci ne commet pas de calomnie et médisance, ni de mensonge, ni turpitude ni de vaines choses. C’est que l’homme est obligé de parler. Donc s’il n’occupe pas sa langue à invoquer Dieu et à rappeler Ses prescriptions qu’il met en pratique, il lui donne toute la latitude pour verser dans le langage prohibé. Or, il n’y a pas de voie plus salutaire pour se débarrasser de toutes les formes d’insanité, que le dhikr. Les témoignages et les expériences le prouvent. En effet, celui qui habitue sa langue à invoquer Dieu, il la protège dès lors de ce qui est vain et des propos malsains.
Par contre, celui dont la langue omet le dhikr, il se laisse aller à la malfaisance et à l’immoralité. Il n’y a de force et de puissance qu’en Dieu.
24 – Les assemblées du dhikr sont aussi celles des anges. Quant à celles des paroles oiseuses et de la dissipation d’esprit, elles relèvent du domaine des démons. Que le serviteur opte pour ce qui lui convient. Son choix l’accompagnera toute sa vie et ira avec lui dans la vie dernière.
25 – L’invocateur éprouvera du bonheur avec son dhikr. La même sensation sera ressentie par celui qui prendra place à ses côtés. C’est là l’homme béni, là où il se trouvera. Quant à l’insouciant, son absence d’esprit et ses paroles inutiles le rendront malheureux. Celui qui le côtoiera ‘souffrira des mêmes effets.
26 – Le dhirk préserve le dhakir des regrets du jour du jugement. C’est parce que la participation à toute assemblée, où le Seigneur n’est pas invoqué, sera source de regret et de désolation dans le jourdu jugement.
27 – Pour les larmes versées, (lors du dhikr) à l’abri de tous les regards, Dieu mettra son serviteur à l’ombre de Son Trône pendant la grosse chaleur du Jour de la résurrection.
28 – Se préoccuper du dhikr procure à l’évocateur une faveur de la part de Dieu, meilleure que celle qu’Il donne aux demandeurs. Selon Omar Ibn al-Khattâb, l’Envoyé de Dieu – que Dieu lui accorde la grâce et la paix – a dit : « Dieu dit : A celui qui est occupé par la lecture du Coran et par Mon dhikr, Je lui donne plus que ce que Je donne aux demandeurs. »
29 – Le dhikr est la plus facile des pratiques cultuelles mais il compte au nombre des plus magnifiques et des plus profitables. C’est que le mouvement des lèvres est plus aisé que celui des membres. Alors que si quelqu’un se met à bouger un de ces membres nuit et jour comme le dhakir (l’invocateur) bouge sa langue, cela l’épuiserait et le fatiguerait, et il lui serait impossible de continuer.
30 – Il constitue la pépinière du Paradis. Tirmidhi a rapporté ce bon témoignage de ‘Abd Allâh Ibn Mas`ûd : « L’Envoyé de Dieu – que Dieu lui accorde la grâce et la paix – a dit : « J’ai rencontré, au cours de mon ascension nocturne, Ibrâhîm al-khalîl qui m’a dit : « Ô Mohammad ! » Transmet mon Salam (mes salutations) à ta Communauté. Apprend-leurs que la terre du Paradis est pure (tayyibah), que son eau est d’une agréable saveur, qu’elle est formée de terrains encaissés et que les plantes de sa pépinière sont : Gloire à Dieu ! (subhana Allah) Louange à Dieu ! (alhamdou lillah) Il n’y a de dieu que Dieu (la ilaha illa allah) et Dieu est le plus grand (Allahouakbar). » »
31 – Les dons et les faveurs de Dieu correspondant au dhikr ne sont égalés par aucune autre pratique de piété. Bukhârî et Muslim ont rapporté ce hadîth d’Abû Hurayra : « Celui qui dit cent fois par jour : « Il n’y a de dieu que Dieu, Unique et sans associé, à Lui le Royaume, à Lui la louange, et en, toute chose, Il est omnipotent » aura une récompense égale à l’affranchissement de dix esclaves ; il lui sera inscrit cent bonnes oeuvres et cent mauvaises oeuvres lui seront effacées. Il sera, ce jour là, préservé de Satan du matin jusqu’au soir. Personne n’obtiendra une telle faveur, sauf l’homme dont – l’oeuvre sera supérieure à la sienne.
L’Envoyé de Dieu – que Dieu lui accorde la grâce et la paix – a dit aussi dans le même ordre« Celui qui dit un jour cent fois : Gloire à Dieu et Louange à Dieu, verra ces péchés effacés, même s’ils sont plus nombreux que l’é***e de la mer. »
32 – La continuité de l’invocation du Seigneur, Béni et Très-Haut, sécurise l’homme contre l’oubli, celui-ci étant une cause des peines endurées par le serviteur dans sa vie présente et sa vie future. Oublier le Seigneur, Glorieux et Très-Haut entraîne l’oubli de soi-même et de ses intérêts. Dieu dit :
« Ne soyez pas comme ceux qui ont oublié Allah ; (Allah) leur a fait alors oublier leurs propres personnes ; ceux-là sont les pervers. » (Coran, 59/19)
33 – Le dhikr propulse le serviteur, qu’il soit allongé dans son lit, qu’il vaque à ses occupations au marché, qu’il soit malade ou en bonne santé et qu’il soit dans un état qui le baigne dans le bonheur et de douceur. Il n’y a rien qui puisse produire de tels effets à tous les moments et dans toutes les circonstances à l’exception du dhikr.
Le dhikr fait avancer le serviteur alors qu’il dort dans son lit, à tel point qu’il devance celui qui est éveillé et insouciant : l’un se réveille ayant devancé le cortège, tout en étant allongé dans son lit, l’autre se trouve le matin debout en arrière garde. Ce sont les faveurs de Dieu ; Il les octroie à qui Il veut.
On a rapporté qu’un des adorateurs de Dieu a été l’invité de quelqu’un. Il se leva la nuit pour prier alors que l’homme demeura allongé dans son lit. Le matin, l’adorateur dit à l’homme : « Le convoi t’a déjà précédé. » Il reçu cette réponse : « L’intérêt n’est pas de voyager toute la nuit et se retrouver le matin avec le convoi mais c’est de passer toute la nuit dans son lit et de se retrouver le matin à la tête du convoi. »
Il y a dans cet événement du vrai et du faux. Il n’est pas juste de dire que celui qui reste allongé précède celui qui se lève la nuit pour prier.
Certes, le premier a attaché son coeur à son Seigneur et a accroché la graine de son coeur au Trône. Son coeur a passé la nuit à tourner autour du Trône avec les anges. Il s’est retiré de ce monde et de ce qu’il contient. Ce qui l’a empêché de se lever la nuit, c’est peut-être, parmi d’autres motifs, la douleur, le froid ou la crainte de rencontrer un ennemi dans l’obscurité. Cependant, Dieu seul sait ce qui se passe dans son coeur.
Le second s’était levé la nuit pour prier et réciter le Coran. Il est possible que son cœur renfermait la duplicité, l’orgueil et la quête de l’honneur auprès des gens au lieu de désirer la Face de Dieu. Il est aussi possible que son coeur errait dans un lieu et que son corps se trouvait dans un autre endroit.
Il ne fait aucun doute que, dans ce cas, celui qui était resté endormi, en se réveillant, aura précédé deplusieurs étapes celui qui s’était levé pour prier.
34 – Le dhikr est à la tête des fondements de la religion. C’est la voie suivie par l’ensemble des soufis. C’est le manifeste de la Sainteté. Celui à qui Dieu ouvre la porte du dhikr, Il lui a, par là même, ouvert la Porte qui mène vers Lui. Aussi, il est tenu de se purifier avant d’accéder auprès de son Seigneur où il trouvera tout ce qu’il veut. En effet, s’il trouve Dieu, il trouve (en même temps) tout (ce qu’il désire avoir). Par contre, Si le Créateur (Dieu) lui fait défaut, il aura tout perdu.
35 – Le dhikr est un arbre et ses fruits sont la connaissance et les états (spirituels) que le novice aspire à atteindre. Il n’y a pas une autre issue pour cueillir ces fruits si ce n’est de l’arbre du dhikr. Et chaque fois que cet arbre grandit, ses racines s’enfoncent davantage dans le sol et ses fruits deviennent de plus en plus nombreux.
Le dhikr fait acquérir effectivement toutes les stations : de la station de l’éveil à celle de la réalisation de l’unicité de Dieu (tawhîd) [voir le livre de ibnQayyim ‘les sentiers des itinérants’] . Il est à la base de toutes les stations et la fondation sur laquelle elles s’édifient, de la même manière que le mur se construit et s’élève sur ses fondations ou que le plafond repose sur les murs.
C’est dire que si l’homme ne se réveille pas de son insouciance, il ne lui sera pas possible de traverser les étapes de son cheminement qui le conduira à Dieu. Et il ne peut se réveiller que par le dhikr, car l’insouciance est le sommeil du coeur et peut être sa mort.
36 – L’évocateur est proche de l’Invoqué. Celui-ci est avec lui. Cette présence est tout à fait particulière. Elle n’est pas la même que Sa présence par Sa science, qui est une présence générale (avec toutes ses créatures). Cette présence de Dieu avec le dhakir est une présence qu’accompagnent la proximité, la sainteté, l’amour, l’assistance et la guidance. Dieu dit :
« Certes, Allâh est avec ceux qui L’ont craint avec piété et ceux qui sont bienfaisants. » (Coran, 16/128)
« Allâh est avec les endurants. » (Coran, 8/66)
« Ne t’afflige pas car Allah est avec nous. » (Coran, 9/40)
De cette présence, l’invocateur retire beaucoup d’avantages comme l’indique ce hadîth quodsi:
«Moi, Je suis avec Mon adorateur aussi longtemps qu’il M’invoque et que ses lèvres bougent en me mentionnant. » [Cité par l’imam Ahmad, Ibn Maja, al Hâkim et Ibn Habbân qui l’a authentifié]
Et dans un autre récit, Il a dit : « Les gens qui M’invoquent font partie de Mon assemblée. Les gens qui Me remercient font partie de ceux auxquels J’ajoute des faveurs. Les gens qui M’obéissent figurent au nombre de ceux pour lesquels Je Me montre Généreux. Quant aux gens qui me désobéissent, Je ne les frustrerai pas de Ma miséricorde s’ils se repentent à Moi car Je serai leur Bien-Aimé. C’est que J’aime les repentants et J’aime les purifiés. Par contre, s’ils ne se repentent pas, Je serai le Médecin qui leur fera subir de dures et pénibles épreuves afin de les purifier de leurs défectuosités. » [Cité par l’imam Ahmad dans son musnad]
Le produit de cette présence (de Dieu) n’a rien de comparable. Il est tout à fait spécial et se distingue de la présence que Dieu offre aux bienfaisants et aux pieux. C’est une présence qu’aucune expression ne peut vraiment définir et qu’aucun attribut ne peut cerner. En fait, elle ne se saisit que par le goût.
37 – Le plus noble pour Dieu, parmi les gens pieux, est celui dont la langue reste constamment douce à force de L’invoquer, car il a craint Dieu dans Ses ordres et interdictions, et il a fait du dhikr son emblème, la crainte lui rapporte le Paradis et le sauve de la géhenne comme rétribution et récompense. En outre, le dhikr lui rapporte la proximité immédiate de Dieu… Telle est la position la plus noble.
38 – Il y a dans le coeur une dureté qui ne peut fondre qu’avec le dhikr. Le serviteur doit soigner la dureté de son organe par le dhikr.
Hammâd Ibn Zayd a rapporté ce qui suit :
« Un homme dit à al-Hasan :
– « Ô Abû Sa`îd ! Je viens me plaindre à toi pour la dureté de mon coeur.»
– « Dissipe-la au moyen du dhikr.» »
C’est l’insouciance qui renforce cette dureté. Mais si Dieu est invoqué, elle fond comme le ferait le plomb dans le feu. C’est un fait, il n’y a rien qui puisse dissoudre le durcissement des coeurs que le dhikr.
39 – Le dhikr est le remède qui guérit le coeur. La négligence en est sa maladie. Les coeurs sont malades. Le dhikr est leur remède et le moyen de leur guérison. Makhûl a dit : « L’invocation de Dieu est une guérison et l’invocation des hommes est un mal. »[Cité par al-Bayhaqi]
Il a été dit : « Si nous sommes malades, nous nous soignons avec Votre dhikr. Tantôt nous délaissons le dhikr et nous rechutons. »
40 – Le dhikr est le fondement et l’origine de la loyauté constante envers Dieu. Par contre, l’insouciance est le fondement et la source de l’hostilité envers Dieu. Le serviteur continuera à invoquer son Seigneur jusqu’à ce qu’Il l’aime et le mette sous Sa tutelle, et inversement, s’il continue à être indifférent, il se mettra à Le détester et à en faire un ennemi.
Al-Awzâ’î a dit : « Hasân Ibn ‘Atiya a dit : Un serviteur ne peut mieux se faire l’ennemi de « son Seigneur qu’en détestant Son dhikr et ceux qui le pratiquent. Or, cette animosité naît de l’insouciance, et amène à honnir le dhikr de Dieu et à exécrer les gens qui font du dhikr. C’est alors que Dieu les prend pour ses ennemis tandis qu’Il prend les gens du dhikr sous Sa tutelle. » »
41 – Celui qui invoque Dieu avec constance entrera au Paradis en riant, selon le dire d’Abû ad-Dardâ « Ceux dont les langues demeurent humides par la mention de Dieu entreront au Paradis en riant. »
42 – Le dhikr est un barrage entre le serviteur et l’Enfer. Si une oeuvre ouvre à ce dernier un chemin vers la Géhenne, le dhikr s’érige en barrage sur ce chemin. Et si le dhikr est constant, complet, il devient un barrage solide et ferme que rien ne peut traverser…
43 – Tous les actes cultuels ont été institués pour se souvenir
(se rappeler, invoquer…) L’objectif de ces actes cultuels reste entre autres la réalisation constante du dhikr (souvenir, rappel invocation…) Dieu dit : « Accomplis la prière pour te souvenir de Moi (pour Mon dhikr).»
Tiré de Al-wâbil assayib minal kalâm at-tayyab, d’Ibn ,Qayyim al Jawziyya. Ce qui attire l’attention, c’est que Ibn Atâ Allah al Iskandari a cité ces mêmes avantages dans son livre « Miftâh al falâh » (p.30). Il les a reproduits dans les mêmes termes d’Ibn al- ,Qayyim avec quelques variantes simples, sans pour autant altérer la référence originale. Or, c’est un fait qu’Ibn ‘Atâ Allâh est mort en 609 h, alors que le décès d’Ibn al-Qayyim a eu lieu en 751 h
source: http://www.islam-sunnite.com/article-4530599.html et www.doctrine-malikite.fr (chapitre spiritualité)
Notes :
[1] Le Faqîr (disciple d’une voie spirituelle) organise sa journée pour concilier entre son travail et les invocations : outre les prières obligatoires et les piliers de l’Islam, le Faqîr lit régulièrement le Coran (deux hizb par jour pour ceux qui peuvent), prie sur le Prophète (paix et salut sur lui) et invoque abondamment Dieu en respectant les convenances du Dhikr (s’assoire en direction de la Qibla en étant en état d’ablution…) : ceci grâce à la compagnie et aux directives de son maître spirituel.
[2] Coran : Sourate 13, verset : 28.
[3] Coran : Sourate 33, verset : 41.
[4] Coran : Sourate 29, verset : 45.
[5] Hadîth rapporté par Al-Bukhûrî et Muslim selon Abû Mûsâ Al-ash‘arî.
[6] Rapporté par Al-Bukhârî, Hadîth 2224 (p 931) le livre de l’Unité de Dieu et de la réponse adressée aux Jahmiyyas et aux autres : « le sommaire du sahih al-bukhârî » par L’Imam Zein Ed-Dine Ahmed ibn Abdul-Latif A-Zoubaidi (Tome II). Dans une autre version : Le prophète (paix et salut sur lui) dit, Dieu dit : « Je suis avec mon serviteur tant qu’il M’invoque, et que ses lèvres bougent avec mon Nom (Mon invocation) » : Rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.
[7] Rapporté par Muslim dans le chapitre de l’invocation et de la prière : le mérite de la réunion pour lire le Coran et pour invoquer Dieu : hadîth numéro : 2700. Le prophète paix et salut sur lui compare aussi les assemblées de Dhikr, dans un autre Hadîth, aux jardins du Paradis.
[8] Rapporté par At-tirmidhî : le Dhikr rend les actes d’adoration moins lourds et permet plus de présence avec Dieu dans ces actes.