Hikma n°49 – Ibn ‘Atâ’i -Llâh Al-Iskandarî commenté par Ahmad Ibn Ajiba

Mais n’être jamais content de toi est la source de toute obéissance, de toute vigilance et de toute pureté.

Celui, en revanche, qui est suspicieux envers son âme, qui en a une mauvaise opinion et qui la scrute avec l’oeil de la réprimande, recherche ses défauts et en extrait le mal, comme poursuit le poète : “Mais l’oeil de la réprimande, celui là révèle le mal”.

            Ô aspirant, cherche donc en toi tes maux, suspecte ton ego et n’approuve jamais ses états. Si tu te montres satisfait de lui et l’admires, il te piquera lorsque tu ne t’y attends pas. Ton âme t’a voilé de la Présence alors que tu étais occupé à l’admirer !

            Abu Hafs al-Haddad a dit : “Celui qui ne se suspecte pas en permanence et qui ne s’oppose pas à son ego en tout état vit dans l’illusion. Celui qui se scrute et qui approuve ce qu’il voit vit dans la destruction. Comment est-ce possible qu’une personne douée d’intelligence puisse être satisfait de son âme. Le noble fils du noble fils du noble fils du noble [le prophète Joseph – Yusuf] a dit : “Je ne m’innocente cependant pas, car l’âme est très instigatrice du mal…” (Coran 12 : 53) On a dit à ce propos :

            Prends garde à ton âme et méfie-toi de ses ruses.

L’ego est pire que soixante-dix diables !

            As-Sari as-Saqati a dit : “Quiconque reconnaît Dieu, vit. Celui qui penche vers ce monde est volage : il va et vient, comme un imbécile, du matin au soir. L’homme doué d’intelligence examine ses défauts”.

            Alors, mon frère, préoccupes-toi de tes défauts si tu veux être arrêter de te mentir. En recherchant les défauts de ton âme et en exposant ses imperfections, tu te purifies, tu te libères, tu atteins la réalisation et tu entres dans la Présence. La vision et la “réflection” te seront élargies. Le shaykh de notre shaykh a dit : “Dieu a maudit celui dont le défaut et exposé, qui le voit mais qui ne s’en blâme pas”. Et celui qui veut se purifier doit fréquenter celui qui est purifié. Voilà pourquoi il [Ibn ‘Ata- Allah] ajoute :

Et que tu prennes pour compagnon un ignorant mécontent de soi, vaut mieux pour toi qu’un savant satisfait de soi !